QU’EST-CE QU’UNE CASE À LIRE ?
Une association de quartier qui propose une activité de loisir aux usagers ayant des difficultés à lire, écrire, compter... La Case à Lire est donc un outil d’éducation populaire et un moyen de lutte contre l’illettrisme. Il s’agit de conduire l’usager à la pratique de la lecture et de l’écriture par le biais d’une activité de loisir librement choisie et pratiquée régulièrement dans une structure de proximité.
POURQUOI ?
Faire découvrir le plaisir de la lecture et de l’écriture au travers de son loisir favori, pratiqué gratuitement dans son quartier, dans un endroit familier. L’approche pédagogique est souple, ludique, dynamique et éloignée le plus possible de toute approche scolaire. Les outils utilisés sont innovants, diversifiés, attractifs pour des adultes, privilégiant l’informatique et les outils multimédia.
POUR QUI ?
Ces activités s’adressent aux jeunes et aux adultes sortis du système scolaire, prioritairement les 18-35 ans. Les Cases à Lire sont réparties sur toute l’île.
ET APRÈS ?
Les usagers peuvent être orientés ensuite vers une formation, une autre association, un club, une médiathèque, un cybercafé, ou autre... Ils peuvent continuer à lire pour eux mêmes... Ils peuvent rester dans la Case à Lire.
ENJEUX ET CONTEXTE
En 2011 à La Réunion, 116 000 personnes sont en situation d’illettrisme, soit 22,6 % des 16 à 65 ans ayant été scolarisés en France.
A noter pour la situation réunionnaise, que la majorité des adultes illettrés, soit 55%, ont plus de 26 ans, et que les plus âgés ont souvent été scolarisés moins de 10 ans, voire moins de 5 ans. Ces adultes illettrés sont deux fois plus nombreux parmi les personnes sans emploi, contrairement à la France métropolitaine où 51% d’entre eux travaillent.
Parmi les jeunes de moins de 26 ans, un jeune sur sept est en situation d’illettrisme.
Ces situations d’illettrisme touchent les personnes de plus de 16 ans, ayant été scolarisées et ne maîtrisant pas suffisamment l’écrit pour faire face aux exigences minimales requises dans la vie professionnelle, sociale, culturelle et personnelle. Ces personnes sont sorties du système scolaire en ayant peu ou mal acquis les savoirs premiers pour des raisons sociales, familiales, ou fonctionnelles, et n’ont pu user de ces savoirs et/ou n’ont jamais eu le goût de cet usage.
LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE L’ALPHABÉTISATION DE L’UNESCO
Le fait de ne pas maîtriser les savoirs de base (lire, écrire, compter) maintient encore aujourd’hui un adulte dans une situation qui restreint sa liberté. L’alphabétisation du plus grand nombre est un objectif de la communauté humaine. Appliqué sur le terrain par d’innombrables institutions, associations, personnes et relayée par les organisations internationales.
Les Nations Unies, au travers de l’Unesco (L’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture), célèbrent chaque 8 septembre la journée internationale de l’alphabétisation.
L’ONU a également déclaré la décennie 2003-2012 « décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation » et l’Unesco est chargée de l’application de cette décision. Le rôle de l’Unesco est de soutenir les efforts faits au niveau national dans chaque Pays membre, de favoriser la recherche et le plaidoyer dans le domaine de l’alphabétisation. L’Unesco a également mis en place des prix d’alphabétisation qui sont remis le 8 septembre.
LES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT EN MATIÈRE DE LUTTE CONTRE L’ILLETTRISME À LA RÉUNION
Pour répondre à cette politique de lutte contre l’illettrisme, la collectivité propose :
des actions de formations professionnelles du public en difficulté
un dispositif concret : les cases à lire dans toute l’île
LA FORMATION PROFESSIONNELLE POUR LES PUBLICS EN SITUATION D’ILLETTRISME :
Ateliers compétences clés
Compétences clés en situation professionnelle
OBJECTIFS DU DISPOSITIF « ATELIERS DE FORMATION AUX COMPÉTENCES CLÉS »
La Collectivité propose la mise en place de deux ateliers spécifiques auprès de publics en difficulté identifiés par le biais des missions locales, du Pôle emploi et de Cap emploi (per- sonnes porteuses de handicap) :
Atelier « aide à la parentalité »
Il s’agit de mener une action de formation professionnelle avec des adultes qui sont aussi parents et pour qui la non maîtrise des compétences de base – parler, lire, écrire, compter, se repérer – rend difficile l’accompagnement de la scola- rité de leurs enfants, l’accès à des équipements éducatifs et culturels, l’exercice de la parentalité dans toutes ses dimensions.
Cette démarche vise un « effet ricochet » : il s’agit, à travers la mobilisation des parents autour des savoirs de base et leur réconciliation avec la culture de l’écrit, d’avoir paral- lèlement un impact positif sur la scolarité des enfants.
En visant l’acquisition des savoirs fondamentaux les personnes relevant de l’illettrisme pourront davantage envisager une insertion sociale, puis professionnele, grâce notamment à une poursuite d’actions de formations pré-qualifiantes et qualifiantes.
Atelier « développement des potentiels »
Il s’agit de valoriser et de développer des compétences ou des prédispositions repérées chez des personnes en manque de confiance ; à travers des activités et une reprise des savoirs généraux et transversaux, ces ateliers sont destinés à approfondir les connaissances empiriques des stagiaires.
Il ne s’agit pas d’enseigner la discipline mais d’amener le stagiaire à se structurer et à structurer sa pratique à partir d’un retour sur les compétences-clé qui lui permettront d’améliorer son activité informelle, voire d’en faire éventuellement une source de revenus.
Pour 2014, on retiendra les domaines suivants : couture, cuisine-pâtisserie, dessin (graf), musique.
Plus largement, ces actions contribueront à améliorer la littératie auprès de ces publics, c’est à dire à développer leur aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités.
OBJECTIFS DU DISPOSITIF « COMPETENCES CLÉS EN SITUATION PROFESSIONNELLE »
Actions préparatoires à la qualification, ces formations professionnelles visent à encourager la consolidation des savoirs de base en permettant à tout individu de maîtriser un socle minimum de connaissances et de compétences en vue de l’apprentissage d’un métier.
A l’issue de leur formation, les bénéficiaires devront être en mesure d’exercer immédiatement le métier dans lequel ils ont été formés. Les plus jeunes, et ceux qui auront acquis les pré-requis suffisants, pourront être orientés en pré-qualification, voire en qualification de niveau V.
Ainsi, ces formations professionnelles pour publics en difficulté en lecture-écriture proposées par le Conseil Régional en matière de Lutte contre l’illettrisme se distinguent des Ateliers Compétences Clé (ACC), par l’employabilité qu’elles peuvent offrir immédiatement à ces publics, motivés par la perspective d’une insertion dans l’emploi.
DES CASES À LIRE DANS TOUTE L’ÎLE POUR UN ACCÈS AU SAVOIR LIRE, ÉCRIRE ET COMPTER
En 2016, 39 Cases à lire, portées par 20 associations, contribuent à offrir aux publics les plus en difficulté une vraie égalité des chances. Ce dispositif est appelé à être consolidé et pérennisé. Un nouvel appel à projets permettra d’équiper les secteurs géographiques actuellement non-pourvus.
Depuis 2010, plus de 4 millions d’euros ont été engagés pour le dispositif Case à lire qui a permis d’ac- compagner et aider plus de 3 000 bénéficiaires.
Parallèlement au dispositif Cases à lire, et en complément des actions de formation portées par la Direction de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage (DFPA), la Collectivité est amenée à venir en soutien aux associations et aux porteurs de projets innovants en matière de prévention et de lutte contre l’illettrisme.