Par un communiqué du ministre du travail, de l’emploi et de l’insertion, le
gouvernement a annoncé, dans le cadre d’une réforme nationale, la suppression dès l’année 2023 du Haut-commissariat aux compétences, qui avait été créé dans le but de mettre en place et de gérer le plan d’investissement dans les compétences, communément appelé “PACTE“. Cette suppression, conjuguée à la réduction annoncée des crédits du PACTE, confirme les craintes des Régions sur le maintien du PACTE après l’année 2023.
Le PACTE, signé par la quasi-totalité des Régions, est une contractualisation entre l’État et les Régions, où les collectivités s’engageaient à dépenser chaque année un montant minimum en formation professionnelle. Pour la Région Réunion, ce montant socle s’élevait à 34 millions d’euros par an. De son côté, l’État s’engageait à prendre en charge les achats de formation des Régions sur des publics cibles, notamment des demandeurs d’emploi sans qualification, pour la partie supérieure au socle, dans le cadre d’un plafond de plusieurs dizaines de millions d’euros par an.
Considérant cet outil indispensable à la lutte contre le chômage, notamment des jeunes sur notre territoire, la nouvelle majorité régionale a souhaité de nouveau signer le PACTE en 2022. Cette volonté faisait suite au retrait unilatéral incompréhensible du dispositif par l’ancienne majorité, dès 2019, faisant perdre aux finances de la collectivité plus de 100 millions d’euros de crédits compensables par l’État en formation professionnelle.
Face à la fin annoncée du PACTE formation après l’année 2023, la Présidente de la Région Réunion, Huguette Bello, a fait part au Gouvernement de son souhait que ce dispositif soit prolongé et consolidé en Outre-mer dans le cadre de sa rencontre avec le ministre délégué chargé des Outre-mer et par un courrier officiel adressé à madame la Première ministre, Elisabeth Borne.
La situation préoccupante du chômage en Outre-mer, notamment des jeunes, cibles prioritaires du PACTE, marquée par un taux deux fois supérieur à la France hexagonale, et la précarité de la population, nécessite la mise en place de dispositifs à la hauteur de l’enjeu.