Ce soir, nous allons à la découverte d’un personnage hors du commun, qui a cette chance de vivre à La Réunion, non pas en un endroit unique, mais partout dans l’île.
Son objectif est d’habiter les quatre cents quartiers que compte La Réunion. Habiter ces quartiers n’est pas synonyme d’y dérouler sa vie au jour le jour. Non, habiter ces quartiers c’est pouvoir être en lien constant avec l’ensemble des villageois afin d’en extraire l’essence, et pouvoir la redistribuer à l’ensemble de la population réunionnaise.
Parce que chaque quartier a son âme, chaque quartier a son gardien, celui de Bras Fusil par exemple, c’est Gramoun Lélé nous dit-il.
Après de brillantes études en Développement économique et en Aménagement local doublé d’un BTS en tourisme, il travaille au sein des collectivités dans les domaines précités. Puis, il a l’opportunité de devenir animateur de développement local au sein de l’AD2R (association de développement rural réunion).
Progressivement, la connexion s’établit avec les personnes âgées des Hauts à travers la structure « Gramouns dans les hauts ».
C’est là qu’il fait son apprentissage de savoir-faire agricoles et locaux, ainsi que des terroirs ancestraux de Bourbon.
Entre 2017 et 2021, il est chargé de mission en développement agricole local afin de promouvoir le patrimoine écologique de La Réunion.
Depuis près d’une dizaine d’années, il est agriculteur certifié bio à part entière : une reconversion progressive, structurée en vue de vivre sa passion, celle de sauvegarder l’élevage traditionnel mais aussi de développer l’agro-écologie ou encore de protéger les plantes endémiques.
À ce titre, il travaille avec la ville de Saint-Paul sur la préservation de la savane au Cap la Houssaye.
Il est l’unique éleveur actuellement à détenir un élevage de sauvegarde « Chèvres Péî », menacé d’abandon pour une agriculture intensive.
Le défi est lourd, l’enjeu énorme, celui de la souveraineté alimentaire à travers une agriculture traditionnelle, un cheptel local, du maraîchage et des tisanes.
En 2022, avec les éleveurs de race locale, il crée l’association « Zanbrovat Dann karodbwa » pour préserver les races locales.
Derrière ce métier très physique mais aussi très diversifié, se profile une philosophie de vie en harmonie avec la nature, un amour inconditionnel pour la terre réunionnaise et ses habitants.
La Région Réunion est honorée de distinguer Monsieur Boris ASTOURNE et de lui remettre à cette occasion le trophée de « Gardien de la Mémoire ».