En tant que cheffe de file de la planification des politiques climat-air-énergie,
La Région Réunion a co-élaboré avec l’État la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) spécifique à l’île. La PPE fixe des objectifs qui s’inscrivent dans l’autonomie électrique de l’île à horizon 2030. Afin de concrétiser cette ambition, la collectivité s’appuie parallèlement sur deux piliers : l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables. En 2019, 11,3 m€ sont ainsi consacrés par la Région.
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE
L’efficacité énergétique correspond à l’ensemble des technologies et
pratiques permettant de diminuer la consommation d’énergie tout
en conservant le même service ou résultat final. Autrement dit : « faire
mieux avec moins ».
Par exemple, isoler sa maison permet de moins consommer d’énergie
dans le chauffage ou la climatisation. Utiliser des ampoules à économie
d’énergie permet de moins consommer d’électricité tout en
bénéficiant d’un éclairage de qualité. Acheter de l’électroménager de
catégorie A ou supérieur, favoriser le co-voiturage ou les transports
en commun, s’équiper en chauffe-eau solaire ou encore produire sa
propre électricité… sont autant d’habitudes qui permettent de réduire
la consommation énergétique, l’impact environnemental, tout
en préservant la qualité du service final.
DÉVELOPPER LES ÉNERGIES RENOUVELABLES
Pour La Réunion, trop dépendante des énergies fossiles et non interconnectée
à un réseau continental d’électricité, l’objectif premier
est donc de maîtriser les consommations d’énergie et de répondre
à ses besoins par le développement des énergies renouvelables en
utilisant les ressources et potentiels locaux : biomasse, soleil, hydraulique.
Le schéma régional biomasse (Région, État) a permis de répertorier
l’ensemble des gisements de biomasse potentiels et mobilisables
présents à La Réunion pour une valorisation énergétique. Plus de
70% de ce potentiel est déjà entièrement valorisé à partir de la bagasse
des sucreries (biomasse non valorisée). La valorisation énergétique
de la biomasse conforterait les filières existantes (agricoles),
soutiendrait le développement des filières de combustion et intensifierait
le développement de la méthanisation et d’autres filières innovantes
(gazéification…).
Par ailleurs, la Région Réunion a mis en place des dispositifs concrets
à l’attention des Réunionnais pour réduire les émissions de gaz à
effet de serre, diminuer le volume d’importation de carburant fossile,
augmenter le nombre de logements équipés en chauffe-eau
solaire : le dispositif chèque photovoltaïque, le dispositif Écosolidaire,
le dispositif SLIME (cf. p.12-13).
VERS UN NOUVEAU MODÈLE BIO-ÉCONOMIQUE
Le Plan Régional de Gestion des Déchets (PRGD) relève de la compétence
de la Région (loi NOTRe). Dans ce cadre, la collectivité a posé
l’objectif Zéro déchet en 2030, soutenu par l’État. Tout comme l’efficacité
énergétique, le plan Zéro déchet tend vers une « efficacité de
consommation », appelée économie circulaire.
Le plan Zéro déchet projette une réduction au minimum des déchets.
Pour les déchets demeurant, il prévoit leur revalorisation en ressources
permettant ainsi l’émergence de nouvelles filières d’activités
locales et, donc, la création d’emplois.
La Programmation Pluriannuelle de l’Énergie
(PPE) fait aujourd’hui l’objet d’une révision et
pourrait être adoptée par décret interministériel
début 2020. En bref, c’est :
➜ un programme intensifié d’actions de maîtrise
de l’énergie intégrant un volet sensibilisation,
➜ une conversion des centrales charbon en centrales 100 %
biomasse,
➜ un déploiement optimal des énergies renouvelables notamment
solaires,
➜ pas de valorisation énergétique des déchets pour produire
de l’électricité en cohérence avec le PRPGD et le scénario « zéro
déchets » à l’horizon 2030,
➜ favoriser le stockage et tous autres moyens (pilotage, effacement
...) pour éviter toute nouvelle turbine à combustion (TAC),
➜ conforter la transition vers un système de transport propre,
efficace et durable.