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Féministe... mais pas trop

27 novembre 2017

Le 2 novembre, les élus étaient réunis en Assemblée plénière.
À cette occasion, le groupe La Réunion en Marche a présenté
une motion relative à la lutte contre le sexisme. Cette motion
faisait suite aux propos à caractère sexiste diffusés dans une
certaine presse locale que la Région finance à hauteur de
deux millions d’euros. Il s’agissait de demander à la Région
de condamner ces attaques quasi quotidiennes à l’égard des
femmes et de rappeler à ligne éditoriale de ce journal, l’attachement
de la collectivité au respect des femmes.

Nous nous réjouissons que ce débat de société ait pu avoir
lieu. Le Président a indiqué s’opposer à cette motion, dont
certains termes ne lui plaisait pas, dans la mesure où il serait
attaché à la liberté d’expression et à la liberté de la presse.
Mais alors pourquoi, en 2012, il décidait de refuser une subvention
de 30 000 euros au Sakifo à cause d’une chanson
d’un artiste invité, aux paroles outrageantes à l’égard des
femmes ?

À l’époque le Président de Région se justifiait par les « principes
et les valeurs sur la base desquels, il a été élu par les
Réunionnais ».

Ces valeurs ont-elles changé ? Pourquoi refuser 30 000 euros
à un artiste et accepter d’attribuer une subvention de 2
millions d’euros à un journal qui tient des propos tout aussi
sexistes, violents et outrageants à l’égard des femmes ?
Lors de la plénière, il n’était pas question de remettre en
cause, une quelconque liberté mais bien au contraire, de
rappeler l’exigence de ce principe auquel nous sommes tous
attachés qui appelle au respect. C’est le fondement même de
la liberté. Rabelais disait « Science sans conscience, n’est que
ruine de l’âme », on pourrait en dire de même pour la liberté :
sans respect, elle n’est que ruine de l’âme.

Nous en sommes en 2017 et il est triste pour le pays de
constater sur un tel sujet, l’absence d’engagement concret,
du Président de Région.

Le groupe La Réunion en marche